01/07/2006


Enfant palestinien du camp de réfugiés d'Al Fawwar au sud d'Al Khalil (Hébron). Véritable village, dans ce camp de réfugiés isolé entre deux montagnes vivent plus de 8000 personnes.

Jeunes écolières palestiniennes qui rejoignent chaque matin leur école au milieu d'une colonie israélienne où vivent des officiers militaires. Aucun véhicule n'est autorisé dans la zone. Cette école qui accueille les enfants de Beit 'Our et At Tira construite il y a plus de 50 ans n'a jamais pu être agrandie ou restaurée car les israéliens l'interdisent. Un mur de 6 mètres est en construction autour de la zone.

Classe de pratique de l'islam pour ces jeunes enfants palestiniens d'une école d'Anata, petite ville de la banlieue de Jérusalem. La ville sainte est interdite aux palestiniens ne vivant pas à Jérusalem*. Anata possède plus de 10 écoles primaires.

*La résolution 194 des Nations Unies assure le libre accès aux villes et lieux saints de Palestine.


Jeune palestinienne lors d'une soirée de soutien à un prisonnier palestinien retenu en Israël depuis 20 ans. Plus de 10000 palestiniens, pour la plupart sans jugement sont déténus dans les prisons israéliennes.
Camp de réfugiés de Dheishe

Jeune garçon errant dans les ruines de sa maison tout juste démolie par les soldats et ingénieurs de Tsahal (armée israélienne). 3 familles vivaient depuis des années dans cette maison. Ces familles sont propriétaires du terrain, pourtant la municipalité* refuse de leur délivrer les permis de construire. Jérusalem, quartier Est

*Les plans d'extension et d'aménagement de la municipalité de Jérusalem prévoient de faire rejoindre les colonies illégales de Ma'ale Adumin et Mishor Adumin à cette zone d'aménagement urbain de Jérusalem Est. La superficie de Ma'ale Adumin, gigantesque ville-colonie, est plus grande que Tel Aviv.


Scolarisées à Jérusalem, ces jeunes palestiniennes rentrent chez elles à Abu Dis. Ce passage n'est autorisé que pour sortir de la ville*. L'accès à Jérusalem nécessite la "Blue I.D." (papier d'identité de Jérusalem).

*Selon la 4ème Convention de Genève, Israël n'a pas le droit de refuser aux palestiniens l'accès à la partie arabe de Jérusalem.


Checkpoint de Habla. Ici les palestiniens doivent se soumettre à un contrôle d'identité et à une fouille soignée pour pouvoir rejoindre leurs terres agricoles largement annexées par les colonies illégales israéliennes*.

*Selon les résolutions 194 et 242 des Nations Unies. On comptait 95 000 colons en Cisjordanie et à Gaza en 1993 avant les accords d'Oslo. Début 2001, ils étaient 277 000.


Cour de récréation d'une école primaire à Anata, banlieue de Jérusalem Est. Chaque jour de la semaine, exepté le samedi, les soldats de Tsahal se postent le long de l'école, sous les fenêtres des classes et ce jusqu'à l'heure où les élèves quittent l'école. Il n'est pas rare que des grenades lacrymogènes soient lancées dans l'enceinte de l'école.

Checkpoint de Kalandia ou l'occupation high-tech. Image volée d'une jeune femme palestinienne accrochée à l'un des centaines de rouleaux de barbelés échoués sur chaque côté de route.





















Jeune écolière palestinienne sortant des quartiers Est de Jérusalem. Abu Dis

Jeune colon israélien sur le chemin de la synagogue s'arrêtant devant 3 jeunes palestiniens dans le no man's land militaire de la vieille ville d'Al Khalil (Hébron). 150 000 palestiniens de l'agglomération totale restent impuissants face 400 aux colons qui occupent la moitié de la vieille ville. 1000 soldats de Tsahal assurent leur sécurité.

Université d'Al Quds à Abu Dis. Derrière le Mur, Jérusalem.

Prière du vendredi à Al Khalil (Hébron). Comme souvent, la mosquée ne peut accueillir tous ses fidèles. Le lieu saint est divisé en deux parties l'une étant occupée par les colons israéliens.




















Devant chez elle et à quelques centaines de mètres du checkpoint de Kalandia, cette jeune palestinienne observe, avec son grand frère, le trafic incessant de véhicules sur la seule route qui relie le sud et le nord des territoires palestiniens. Camp de réfugiés de Kalandia

La discontinuité territoriale dans la région de Qalqiliya est un réel problème pour tous les habitants des villages isolés par l'armée israélienne. Pour assurer la protection des colonies illégales de la région, l'accès aux villages et aux terres agricoles n'est autorisé qu'aux habitants à certaines heures après fouilles et contrôles comme ici à Ras 'Atiya.

Etudiant palestinien de l'université d'Al Quds à Abu Dis, passant ses cours de classe à un amis à travers les trous en bas du Mur de "sécurité" ou "d'apartheid" qui sépare toutes les villes arabes de la banlieue et Jérusalem.




























Jeunes palestiniens s'amusant dans les rues du camp de réfugiés d'Al Am'ari, près de Ramallah. Comptant presque 10 000 réfugiés, Al Am'ari est le plus important des camps de la région de Ramallah.

Jeunes garçons à quelques dizaines de mètres de leur maison, face au paysage auquel tous les habitants de Qalqiliya sont confrontés puisque le Mur, tout autour de la ville, mesure 12 mètres.

Jour de funérailles à Ramallah après la mort de 4 palestiniens tués parmi la foule lors d'une opération commando visant à arrêter une personne recherchée et qui tourna aux affrontements urbain en plein centre ville.

Dans les décombres de ce qui était sa maison il y a encore 15 minutes, cet enfant palestinien et sa grande famille n'ont nulle part où aller. Comme d'autres dans le quartier, ils vivront désormais sous des tentes jusqu'à ce qu'ils puissent à nouveau construire, souvent au même endroit. Jérusalem, quartier Est

Face au triste spectacle des bulldozers devant leur école primaire, certains jeunes palestiniens d'Anata expriment leur colère. Les arrestations d'enfants sont fréquentes. Sous la pression, on les amène souvent à collaborer dès leur jeune âge avec les forces d'occupation.

Jeune palestinien portant le deuil de son frère. Ce dernier, sur le mur derrière lui, a été tué à bout portant par des soldats israéliens deux jours auparavant à l'entrée de son camp. A Ramallah comme dans la plupart des villes et villages de Palestine, les rues sont pleines de photos de Martyrs. Camp de réfugiés d'Al Am'ari

Manifestation à Bi'lin. Comme tous les vendredi les habitants du village et quelques militants israéliens se réunissent devant la clôture électrique de séparation à l'ouest de Ramallah où sont massés pour l'occasion des troupes de soldats israéliens. On dénombre chaque semaine de nouveaux blessés, dont régulièrement des journalistes.

à propos

C’est à Damas, en septembre 2000, au moment même où éclatait la seconde Intifada, que pour la première fois je rencontrais des palestiniens. Je ne connaissais rien ou très peu de ce peuple et de leur pays, la Palestine, qui ne figurait pas sur la carte.
Dès lors, ma curiosité et ma passion pour le Proche-Orient me poussèrent à en savoir plus.
Durant des années, très sensible à la situation, je n’ai cessé de m’interroger quant aux raisons de ce conflit qui ravageait la région.
Je brûlais d’envie de découvrir et de voir de mes propres yeux cette terre si convoitée, si partagée et si déchirée. Je voulais comprendre et échapper au répétitif et macabre feuilleton des actualités.

Quelques années plus tard et plusieurs voyages au Proche et Moyen-Orient, j’étais prêt à entrer en Cisjordanie. En 2004 je décide de m’y rendre et réalise un premier reportage PALESTINE, LE PROVISOIRE PERMANENT.
Pendant 3 mois, je sillonne le pays et tente durant toute la durée de mon séjour de m’approcher au plus près du quotidien des palestiniens.
Mais en cette fin d’automne 2004, la construction du Mur et les expropriations sont dans tous les esprits et rythment la vie des palestiniens, qu’ils soient citadins, ruraux ou réfugiés vivant dans les camps.

En 2006, quelques semaines après l’entrée fulgurante du Hamas en politique et son accession au gouvernement, je regagne la Palestine. Après m’être intéressé 15 mois auparavant aux familles palestiniennes vivant près du Mur et à leurs difficultés quotidiennes, je décide d’observer et de suivre la jeunesse palestinienne.
Quelle est cette jeunesse ? Comment vit-elle ? Que signifie-t-il aujourd’hui d’être jeune en Palestine ?
J’allais de nouveau me confronter à la réalité des territoires palestiniens, mais cette fois-ci à travers le regard d’enfants et d’adolescents. Mon objectif, capter le réel et témoigner.

C’est en de nombreux lieux que mon travail de photographe s’est attaché à donner une vision consciencieuse et impliquée de cette jeunesse palestinienne actuelle.
Ainsi j’intègre pendant 3 mois une dizaine d’écoles dans différentes villes, villages et camps de réfugiés. Mais c’est aussi aux check points, sur le chemin des écoles, lors de manifestations et de funérailles que j’approche le quotidien de cette jeunesse.
Mon travail s’achèvera quelques semaines avant le début du conflit au Liban et d’une série de violences toujours plus extrême dans la bande de Gaza en cet été 2006.

La jeunesse palestinienne, une jeunesse synonyme de futur et d’espoir.
Néanmoins une jeunesse sacrifiée, privée de droits et toujours plus enclavée par l’apartheid qui sévit.
Aujourd’hui que peut espérer la jeunesse palestinienne ?
A-t-elle seulement encore le droit d’espérer ?
Au-delà d’un conflit meurtrier et d’une occupation inhumaine,
La vie reste…
La vie demeure…
PALESTINE, LA VIE APRES TOUT.